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chantier d' umuseke(CEPGL)
11 septembre 2012

CHANTIER DE JEUNES VOLONTAIRES POUR LA PAIX ET LA

CHANTIER DE JEUNES VOLONTAIRES POUR LA PAIX ET LA RECONSTRUTION DE PAYS DE GRANDS LACS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SUPPORT PEDAGOGIQUE SUR  LA GESTION NON VIOLENTE DE CONFLITS

 

 

Elaboré et Présenté par Me BATUMIKE MWEZE Jackson

Secrétaire Exécutif Provincial du Conseil de la Jeunesse du Nord-Kivu

 

 

 

Sources : -Pour une Humanité Réconciliée par Fidèle MWANDAMIKIAMA

                 - Cheminer avec le  Conflit

                 - Des modes alternatives de règlement de litige par Batumike Mweze  Jackson

 

 

Septembre 2012

 

0. INTRODUCTION

  Instaurer ou restaurer  la concorde sociale à travers le règlement de conflit ne serait qu’une seconde responsabilité et mission de la société ; prévenir la violence dans le conflit en serait la première. Car le conflit est de tout  temps et tout lieux à tel point que rares sont ceux qui, au sein de la communauté humaine, traversent leur existence  sans s’être trouvé un jour entrainer dans un conflit, qu’ils l’aient voulu eux-mêmes ou qu’ils en  aient été trainés malgré eux. Ces Conflits entre personnes ou groupes de personnes ou encore entre pays trouvent pour la plupart de leur origine dans la divergence d’idées, dans l’incompatibilité de  valeurs  et /ou  d’intérêts ou encore  portent sur les pouvoirs. Et,  en milieu de jeunes le conflit est au cœur d’un grand nombre de situations. Certaines paraissent plus simples à traiter comme : les moqueries, le désir rivalitaire du même objet, les tricheries, les petits larcins, les mensonges, les malentendus, les maladresses, etc.

D’autres situations sont plus délicates à traiter : les discriminations qu’elles soient ethniques, raciales ou autres, le non-respect de la règle commune, l’individualisme, les conduites à risque pour soi et pour les autres, le non-respect des droits de l’homme, etc. sont des sources importantes de conflits.

         

C’est pourquoi, la présente communication poursuit entre autres comme objectifs :

  • Echanger sur le conflit, ses étapes et les différents niveaux de conflit pour sa comprendre aux d’en faciliter la gestion,
  • Présenter quelques modes non-violents de gestion d’un conflit,
  •  Conscientiser les jeunes sur la nécessité d’éviter ou du moins prévenir la violence dans le conflit et de résoudre pacifiquement le conflit.

I.ACCEPTION GENERAL DU TERME CONFLIT

Nous n’entendons  pas ici épuiser toute la terminologie relative   au conflit ; abondante  sans doute, mais plutôt préciser  ce qu’est le conflit.

QU’EST-CE QUE LE CONFLIT

Parmi les nombreuses définitions sur le terme conflit  trois concepts ressortent le plus souvent à savoir : antagonisme, incompatibilité et intérêt.

  • La  manifestation  d’antagonisme  ouvert entre  deux acteurs (individuels  ou collectifs)  aux intérêts momentanément incompatibles  quant à la  possession  ou à la gestion  des biens rares (matériels ou symboliques) .
  • Un comportement incompatible  entre  deux  ou plusieurs  parties  dont le but et les intérêts  ou un  objectif  en commun  et  sur lequel elles ne sont pas d’accord.
  • Une situation de blocage entre  au moins deux personnes qui ont  un intérêt ou un  objectif  en commun et sur lequel elles  ne sont pas d’accord.
  •  Une  opposition d’intérêts  entre différentes  personnes, entre groupes, entre communautés  ou entre pays,
  • Un antagonisme  entre deux  ou plusieurs  parties  en présence  avec  option  à la violence  physique  ou verbale.

Bref, le conflit « est une opposition sociale ou des acteurs en indépendance  soit poursuivent des buts différents, défendent des valeurs contradictoires, ont des intérêts divergents ou opposés, soit poursuivent simultanément et  compétitivement une même but ».

 

 

ETAPES  D’UN  CONFLIT

On peut en distinguer cinq  selon l’évolution croissante  d’un conflit :

  • Conflit latent : Une ou plusieurs personnes affectées par un problème sont mécontentes de la situation présente et la tension monte. A ce  niveau le rôle de  l’artisan de paix  est  d’aider les  parties  d’en parler  et à e faire la paix.

 

  • Conflit ouvert : Les parties en conflit s’accusent ouvertement les unes les autres, sans s’estimer responsable de leur rôle dans le conflit, et cherchant à «gagner».
  • A ce niveau l’on peut observer la confrontation entre les parties en présence.
  • Le rôle de  l’artisan de paix ici sera celui d’aider les parties à trouver  des solutions non-violentes. Et si chaque partie reste cramponner sur sa position, le conflit passe à une autre étape.
  • Conflit violent : Les parties en conflit utilisent à présent la violence ou l’agressivité pour vaincre l’autre. Ce  niveau est celui de crise et de l’escalade

 

LES NIVEAUX D’UN CONFLIT

Un  conflit  peut  se produire  à plusieurs  niveaux. Il peut  commencer par une personne  jusqu’à atteindre  toute  une communauté ou tout un peuple. Selon les niveaux, on distingue :

  • Le conflit intra-personnel, c’est le conflit  qui se passe  à l’intérieur  d’une personne ;
  • Le conflit  interpersonnel, c’est celui qui a lieu entre  des individus ou des petits groupes de gens ;
  • Le conflit intra-groupe, c’est celui qui se passe  à l’intérieur d’un groupe  particulier (groupe  religieux, politique ou tout autre type de  groupe d’identité) ;
  • Le  conflit inter-groupe, c’est le conflit entre deux groupes sociaux  ou groupes  d’identités important et organisés.
  • Le conflit  inter-étatique, c’est un conflit entre deux ou plusieurs Etat ;

 

ATTITUDES DEVANT LE CONFLIT

 

Il ya cinq attitudes possibles   qu’une personne  peut adopter  devant le  conflit à savoir : la compétition ou la dispute ou encore la confrontation, la soumission ou l’évitement, la fuite, la coopération et la négation.

  1. LA COMPETITION

. On se dispute

-        On utilise sa persuasion

-        On fait appel à la persuasion d’un tiers

. On ne se dispute plus

-        On a recourt à la force physique

-        On fait appel à la force physique

NB. Cette attitude est celle d’une partie  qui a choisi  de battre l’autre. Le résultat en est qu’il y aura un gagnant et un perdant, ce qui crée de rancunes  et des désirs de vengeance. Ici la relation avec l’autre  n’importe pas, on peut même détruire l’autre, l’exclure, le discriminer, l’important est d’atteindre ce que l’on vise.

 

. On abandonne

  1. On fuit :

On attend que «ça passe» (que la tension née du conflit soit apaisée ou oubliée). A ce niveau l’une de partie  évite toute tentation de résoudre  le problème  ou affronter l’autre.

 

  1. On se soumet : C’est l’acceptation de  la position de l’autre même si cela n’arrange pas la partie qui l’adopte.  Cette attitude est très rependue  est amène à la résignation, au défaitisme  et à l’indifférence. La  soumission  détruit l’homme  intérieur et  peut provoquer des conséquences  somatiques  très graves  sur la personne humaine.
  2. LE COMPROMIS A L’ISSU D’UNE NEGOCIATION

Le compromis est le résultat d’une négociation ou les parties ce font de concession mutuelle.  Dans une négociation  chaque partie gagne sur l’essentiel, puisque le 1OO%  n’est pas possible.

 

  1. LA COOPERATION OU LA COLABORATION.

Les parties en présence choisissent de travailler ensemble  à la recherche d’un accord. Les relations sont préservées  et chaque partie gagne quelque chose.  C’est l’attitude gagnant-gagnant. Elle tient compte  de la fin  et de moyens, c’est le règlement de conflit par la non –violence. On combat le mal en aimant  son auteur, on lutte contre une situation  en respectant l’oppresseur dans sa dignité.

A ce niveau, il faut :

  • Analyser  les faits, diagnostiquer le milieu et percevoir le conflit  en se servant de l’approche « oignon du conflit » : dégager les déclarations de parties, être édifiés sur leur positions et enfin, déduire leurs intérêts.
  • Identifier  et sensibiliser  les leaders  et les sages  des parties  en présence,
  • Promouvoir  le dialogue  par l’information  objective  et l’éducation communautaire,
  • Amener  les différentes  à élaborer des accords  qu’elles devront signer,
  • Réconcilier  les eux partis en vue de s’accepter et cohabiter pacifiquement,
  • Mettre  sur pied  de mécanisme  de suivi des accords, créer un cadre  de concertation  ou comité de suivi,

 

  • GESTION DU CONFLIT

La gestion du conflit  vise  à limiter  et à éviter toute violence  future  en favorisant des changements  de comportement  positifs  au niveau des parties impliqués.  C’est aussi toute initiative  réalisée pour réduire les manifestations  violentes, et  l’effort fourni pour engager les parties  dans une dynamique  d’arrêter  ou mettre fin au conflit.  Il faut ainsi savoir :

  • Devancer  l’éclatement d’un conflit  larvé ou potentiel,
  • Viser  à empêcher  l’éclatement d’un conflit  violent,

C’est autrement dire, gérer le conflit dans un sens constructif : écarter  la violence de son apparence  de légitimité, pratiquer  la tolérance et gérer les tentions  quotidiennes, éviter que la situation ne puisse  pas dégénérer en conflit ouvert ou en violence

Il s’agit de l’apprentissage d’une compétence complexe qui nécessite le développement de beaucoup d’autres habiletés personnelles et relationnelles. Nous pouvons citer par exemple :

  • savoir écouter sans juger et parler sans agresser,
  • être habile dans la connaissance, la reconnaissance et l’expression des émotions et des sentiments qui régissent les comportements,
  • être capable de faire la différence entre une observation objective des faits et leur interprétation subjective,
  • savoir comprendre le point de vue de l’autre grâce à une attention empathique et à une écoute active,
  • avoir des aptitudes créatives et coopératives pour la recherche de solutions satisfaisantes pour les protagonistes d’un conflit,
  • être entraîné aux méthodes de négociation « gagnant-gagnant » et de médiation.

 

DES MODES NON VIOLENT OU PACIFIQUE DE CONFLIT DE REGLEMENT DE CONFLIT

A priori, un règlement non violent de conflits permettrait l’élimination ou l’extinction de celui-ci.

 Régler un conflit  c’est mettre  fin à un  comportement violent en  arrivant à un accord de paix après en avoir identifié les causes. 

Pour Fidèle MUANDA déjà cité, régler un conflit implique  la maitrise de  triangle  de trois « P », c'est-à-dire se poser  les trois  suivants :

  • Qui  est concerné ? PERSONNE
  • Comment le conflit se manifeste ? PROCESSUS
  • Quel est  le problème ? PROBLEME

La prise en compte de ces éléments permet d’aboutir à  une solution acceptée et acceptable par les parties en cause. Ensuite, il faut choisir entre les différentes approches laquelle il faut mettre en œuvre aux fins d’une sortie pacifique et pacificatrice, parmi lesquelles :

  1. La négociation,
  2. La pacification,
  3. La conciliation,
  4. La réconciliation,
  5. L’ord indication,
  6. La médiation,
  7. L’arbitrage,
  8. Le contentieux.

 

Ce processus de communication vise à conclure un accord avec des interlocuteurs des intérêts opposés. C’est un processus propre à amener les protagonistes à discuter des options possibles et d’arriver à un règlement à travers le dialogue de face à face. Il stimulera la recherche des intérêts des participants, plutôt que la défense de leurs visions.

     En négociation, l’accent est mis sur la volonté de recherche d’un accord entre les parties, plutôt que sur des règles ou de procédures préétablies.

 

Cependant retenons que ne doivent pas faire l’objet de négociation :

  • Les valeurs morales et croyances (ce qui serait une remise en cause de l’individu)
    • Le passé (en vue de sa modification)

CONCLUSION

En réalité, nous vivons avec des conflits dans nos vies quotidiennes, et ils ne sont pas forcement si négatifs qu’on y pense. Ils sont plutôt naturels, normal, normatif et neutre ; c’est la manière qu’ils sont gérés qui détermine si leur impact est positif ou négatif sur nos vies.

Autrement dit, les conflits sont inévitables, la violence ne l’est pas. Les conflits sont le résultat de la diversité humaine et peuvent avoir des conséquences positives autant que négatives. Une gestion basée sur la coopération permet aux conflits de déboucher sur le progrès social et le changement. La gestion non violente de celui-ci est donc une  démarche qui  consiste à corriger  pacifiquement  les réalités  et les structures  sociales  injustes , inégales , discriminatoires , exclusives  en situation  et en structures plus jutes , égales  et inclusives.  Ces relations  et ces  structures  sociales  sont souvent injustes  et inégales  et la transformation  consiste  à les rendre  plus justes et équitable.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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